À l’heure où nous semblons retrouver notre vie normale en France, où les restrictions s’enlèvent une à une, où les cas Covid diminuent chaque jour, où de plus en plus de personnes sont vaccinées, voyons comment se passe (et s’est passé cette crise) dans le monde autrement que par les médias. Pour cela, j’ai demandé à 16 de mes connaissances à travers le monde de me partager leur histoire, leur ressenti, leur vécu, concernant le Covid-19 dans leur pays. On verra à travers leurs témoignages que suivant le pays où l’on vit cette crise Covid à travers le monde, les choses se sont passées bien différemment. Certains sont des locaux, d’autres des expatriés, mais tous ont vécu cette crise à l’étranger et quoi de mieux que de leur donner directement la parole pour qu’ils nous en parlent ?

Article sorti le 1er juillet 2021

Personnellement je me souviens qu’au tout début il n’y avait pas trop d’inquiétude ici à New York par rapport au Covid parce qu’on en entendait juste parler aux news mais dès que les premières mesures ont été prises et que les restaurants, magasins…etc ont commencé à fermer ça a mis un coup à tout le monde. C’est là qu’on s’est rendu compte de la réalité des choses. Donc tout de suite il y a eu beaucoup de paranoïa, de stress, de confusions aussi parce que certaines mesures n’étaient pas très claires ou n’avaient pas trop de sens. On a aussi rapidement vu se dessiner 2 « clans » : ceux qui croient au virus et ceux qui ne croient pas en la véracité des médias et politiciens concernant le Covid. Du coup tout au long de l’année ça a apporté beaucoup de tension sociale. Les gens se sont beaucoup pris la tête entre eux concernant le port du masque par exemple. Économiquement ça a été un désastre ! Beaucoup de business ont du fermer leur porte et se sont endettés, au même titre que beaucoup de new yorkais. L’aide financière mise en place a mis du temps à être mise en place et énormément de personnes ne pouvaient plus payer leur loyer donc ont du déménager par exemple. L’aide financière mise en place est l’équivalent du chômage en France par exemple. Pour faire nos courses c’était pas évident aussi. Il y avait tellement de peur et de doute que tout le monde achetait en grande quantité. Il y a eu beaucoup de rupture de stock sur les pâtes, lentilles etc… Je me souviens qu’il fallait asperger toutes nos courses de spray anti-bactériens aussi. Tout le monde redoutait d’être contaminé, c’était hallucinant, apeurant et réel. Ça a vraiment mis un énorme coup à tout le monde d’un point de vu psychologique avec beaucoup de remise en question aussi quant à notre futur…

Actuellement, tout revient à la normale petit à petit.

I remember personally at the beginning of the pandemic, people did not worry a lot about Covid-19 here in New-York because we heard it at the news but as the first measures have been taken and that restaurants, stores started to close, everyone was shocked. It was at this moment that we became aware of the reality of it. There were a lot of paranoia, stress and confusions because some measures were not very clear or did not have a lot of sense. We also have seen 2 teams : the one who believe in this virus and the one who though that the media and politicians were lying about Covid. That makes a lot of tension all year long. People were arguing about wearing a mask for example. Economically, it was a disaster ! A lot of businesses should have closed or were going into debt, such as a lot of New-Yorkers. The government financial help was long to set up so many people could not payed their rent anymore and should moved out for example. The financial help was similar to the social unemployment help in France. To go to the groceries, it was not easy neither because everybody was scared so that they were buying in large quantities. We quickly get out of stock with pasta, lentils, etc. I remember we had to spray our groceries with antibacterials. Everybody was scared to be contaminated by the virus. It was really mind-blowing, scary and real. It was difficult for everybody from a psychological point of view but it is also questioning our futur… Currently, everything is going back to normal step by step.

Yassine, New-York, USA 🇺🇸 

Au début, les autorités brésiliennes (le Président, les gouverneurs et les maires) ne semblait pas s’inquiéter du Covid-19. Nous n’avons jamais eu un vrai confinement, donc on n’a jamais vraiment pu contrôler le virus. La principale excuse des autorités c’était que « l’économie ne doit pas s’arrêter » et c’est même devenu une propagande qui a influencé une partie de la population a ne pas rester chez soi. 

Des gens ont commencé à mourir, mais les mentalités n’ont pas changé. « Les entreprises vont fermées » et en effet, elles ont fermées mais que les petites entreprises, celles qui font vraiment tourner le pays. Quelques états du Brésil ont commencé un plan avec des mesures d’isolement, mais le gouvernement n’aidait pas les entreprises. Donc les entreprises fermaient, les gens perdaient leur travail et quelque chose devait être fait pour que la population puisse traverser ça. Mais aucune aides du Gouvernement n’a été mise en place. L’opposition a demandé un vote au Parlement pour faire passer un « revenu d’urgence » pour que les gens sans emploi et les familles puissent percevoir un minimum de revenu. 

Les choses sont devenues dangereuses et nous comptions de nombreux morts chaque jour, quelques gouverneurs ont commencer à faire quelque chose, mais le président et le gouvernement continuaient leur propagande anti-isolement, anti-confinement et anti-vaccin quand le vaccin est devenu d’actualité. En ce moment, il y a une enquête ouverte pour savoir pourquoi le gouvernement a refusé d’acheter des vaccins et sur la corruption d’achats de vaccins. 

Le Brésil était déjà dans une crise économique et politique depuis 2016, mais je n’avais jamais imaginé que les choses iraient jusque-là et qu’on nous dise « l’économie ne doit pas s’arrêter » comme si nous étions juste des nombres. 

Nous avons plus de 500 000 morts dûs au Covid. Mais ici au Brésil, la violence, la faim et d’autres maladies sont aussi notre quotidien, et après 18 mois de pandémie, même si on déteste tout ce qu’il se passe ici, il y a comme une sensation de normalité parce qu’on a l’habitude de vivre dans le chaos. 

Aujourd’hui les gens commencent à se faire vacciner, mais par petites étapes. Le Gouvernement auraient pu sauver des vies s’il l’avait voulu, mais « l’économie de doit pas s’arrêter ».  

Brazilian authorities (presidents, governors, mayors) seemed to not care so much about it in the beginning. We never had a REAL lockdown, so we could never really control the virus. The main excuse of all authorities was “the economy must not stop” and for a while became propaganda, influencing great part of the population to not stay at home.

People started to die, but the mentality didn’t change. “Companies will close” and indeed closed, but only the small companies, the ones that really moves the Market. Some states began to plan some isolation measures, but the government didn’t help these companies. Companies closing, people losing their jobs and something had to be done to help the population go through this. No help was coming from them. The opposition started a vote at the parliament to approve an “Emergency income” for the unemployed and families that receive a certain wage.

Things got hairy and lots of people were dying every day, some governors started to do something about it, but the president and government base kept doing propaganda anti-isolation, anti-lockdown and anti-vaccines when vaccines became a reality. Now there is an investigation going on about why the government refused to buy vaccines and corruption in buying vaccines.

Brazil was already in an economic and political crisis since 2016, but I never expected someone that could run such maleficent plan so that the “economy won’t stop”, as if we were just numbers. We’ve exceeded 500.000 death just of Covid. But we’re still in Brazil, violence, hunger and other diseases are sill happening and after 18 months of this, even hating everything that’s happening, there’s a sensation of normality here because we are used to live amongst chaos.

People are being vaccinated, but in slow steps.
The government could save lives if they wanted, but the economy must not stop.

Gustavo, São Paulo, Brésil  🇧🇷 

Mon séjour en Chine pendant la pandémie de Covid-19 n’était pas de tout repos. Au début tout est allé très vite, la Chine a pris des mesures très fortes concernant la situation. En tant qu’étudiant étranger, la vie n’était pas facile. Nous avons eu un confinement de 8 mois sans pouvoir quitter le campus scolaire et deux semaines de quarantaine obligatoire dans des chambres séparées. La réponse de la Chine était compréhensible pour arrêter la propagation du virus mais certaines mesures étaient juste insupportables. Pendant un moment, la situation était redevenue calme jusque’à la deuxième vague, où nous avons eu un autre confinement de 4 mois. Aujourd’hui et depuis Mars 2021, tout est revenu à la normale, tout est ouvert, nous n’avons plus de cas, les masques ne sont plus obligatoires dorénavant, et la vie est paisible.  

My stay in China during the COVID-19 pandemic was not a stroll in the park. At first everything went by so fast, China executed a strong response to the situation. As a foreigner and student at the same time, life was not easy. We were on lockdown for 8 months without leaving the school grounds and a mandatory 2 week quarantine in separate rooms. China’s response was understandable to stop the spreading of the virus but some measures were just unbearable. During a certain time everything was calm until the second wave, this went on for another 4 months of lockdown. But as of now starting from March 2021 everything is going as usual, everything is open, there are no cases, masks are not obligated anymore, life is peaceful.

Tiano, Pékin, Chine 🇨🇳 

L’Australie a fermé ses frontières aux non-résidents mi-mars 2020. Elles sont toujours fermées et une quarantaine de 14jours en hôtel assignée est obligatoire à l’arrivée (3000$). Les Australiens ne peuvent plus quitter le pays, sauf autorisation. Ça a été très dur pour nous et pour beaucoup de personnes car le nombre de places en quarantaine étant très limité, le nombre de personnes autorisées à arriver aussi (entre 30 et 50 personnes par avion, avec des annulations de vols et des prix de billets qui ont flambé). Mais une fois qu’on parvient à revenir ici, la vie est normal. La plupart du temps, il y a 0 cas de covid. Parfois, il y a des contaminations avec des gens en quarantaine. Les mesures selon les états sont très différentes, mais ça résulte souvent en fermeture des frontières entre états, lockdown total (parfois pour 20 cas). Le prix est parfois lourd à payer (économiquement mais aussi personnellement pour plein de gens) mais ces lockdowns express permettent de vivre une vie normale la plupart du temps. Cependant, ça varie grandement entre les états. Dans le Victoria, ils ont subit un des plus longs et durs lockdown au monde, qui a laissé des marques. Mais sinon, c’est comme un autre monde. Pas de masque, pas de covid !

Australia has closed its borders to non-residents from mid-march 2020. They are still closed and a 14 days quarantine in an hotel is required at the arrival (3000$). Australian people cannot leave the country without authorization. It was very hard for us and for a lot of people because the number of room in quarantine was very limited and the number of people to come in also (between 30 and 50 persons by flight, with cancelled flights and growing prices). But once you get there, life is normal. Most of the time, we count 0 Covid cases. Sometimes, there are contaminations with people in quarantine. Each state has its own measures and they can be very different, but most of them agree to close their borders and hard lockdown (sometimes for only 20 cases). A heavy price to pay (economically but also personally for a lot of people) but thanks to these express lockdowns, we can have a normal life most of the time. However, it varies a lot between states. In the Victoria, they have experienced the longer and harder lockdown of the world, and it has consequences. Otherwise, it feels like we are in another world here in Australia. No mask, no Covid!

Stef, Brisbane, Australie 🇦🇺 

À l’annonce des premiers cas du Covid à Madagascar, mes sentiments ont d’abord était la peur. La crainte que Madagascar connaisse une hécatombe comme dans certains pays comme la France, le Brésil, les États-Unis avec des millions de morts chaque jours. Mais surtout la crainte que ma famille soit touchée par cette maladie et en meurt. J’étais un peu pessimiste et sceptique au début car j’avais des doutes sur la maîtrise de cette maladie qui m’est encore inconnue. Bien que l’État déclara un confinement total, on était obligé à travailler en présentiel au bureau avec un effectif bien réduit mais avec une peur grandissante lorsqu’on quittait le foyer. La population d’une autre part continuait à vivre leur quotidien car la plupart des gens ici vivent au jour le jour. Ils étaient donc obligé de sortir pour travailler et chercher un peu d’argent pour nourrir leur famille. La situation économique se dégradait. Certaines  entreprises étaient obligées de fermer leur porte car elles étaient en faillite à cause du confinement. 

Plusieurs remèdes traditionnels ont été mis en vente pour renforcer l’immunité de l’Homme contre le Covid-19, comme des tisanes ou de l’huile. Personnellement, j’ai essayé ces deux remèdes traditionnels sans jamais me demander si cela allait être efficaces ou non. On se sentait mieux (psychologiquement), plus en confiance après ces prises sans jamais trop se demander si cela nous protègerait vraiment. Mais en tout cas, dieu merci je n’ai pas encore été touché par le Covid. Actuellement, la vie reprend petit à petit son cours mais avec certaines mesures de sécurité.

When they have announced the first Covid cases in Madagascar, I first feel fear. I was afraid that the virus will provoke a slaughter in Madagascar, such as it did in France, Brazil or USA with millions of death everyday. But I was mostly afraid that my family can be touch by this disease and died. I was a little bit pessimist and skeptical at the beginning because I have doubts about how they deal with this disease, still unknown. Even if the government has declared a global lockdown, we had to work in-person at the office with a reduce number of people but with a growing fear while we were going out of our homes. Citizens has continued to live their daily lives because most of the people here live from day to day. They had to go out to work and earn some money to feed their family. The economical situation was getting worst. Some companies has to closed because they were bankrupt because of the lockdown.

Several traditional cures were sold to renforce the humain immune system against Covid-19 such as herbal tea or essential oil. I have tried both of these traditional cures without wondering if it could be efficient or not. We (psychologically) felt better and more confident after taking it but we do not really know if it will protect us. Anyway, thanks God, I have never been hit by Covid-19. Currently, life is going back to normal with some security measures.

Mialy, Antananarivo, Madagascar 🇲🇬 

En ce qui me concerne, je pense ne pas avoir trop mal vécu cette mauvaise période, on a eu beaucoup de chance de ne pas avoir eu de confinement strict à Berlin et de pouvoir sortir comme bon nous semblait, sans attestation. Je m’estime avoir été très chanceuse dans ma situation professionnelle : le télétravail, déjà ancré dans la culture de l’entreprise avant la crise sanitaire, est devenu obligatoire ; chose qui ne me dérangerait pas plus que cela. Etant une personne introvertie, ce n’était qu’un ajustement mineur à mon quotidien. C’était bizarre, voire nostalgique de constater Berlin, la ville des fêtes, dénuée de son ambiance habituelle, due à l’inactivité des clubs.

Socialement parlant, j’arrivais à rencontrer deux ou trois amis plus souvent, parce que certains d’entre eux ont eu beaucoup de mal avec ce mode de vie, il fallait les rassurer et trouver de quoi se divertir (vélo, cuisine, puzzle, etc.). Cela m’a vraiment permis d’apprécier chaque instant passé avec eux, d’être plus créatif dans certaines activités à faire. Le point négatif c’est de ne pas avoir vu ma famille et mes proches en France depuis l’été 2020, surtout de ne pas être auprès d’eux dans les moments difficiles. D’autant plus que des règles se durcissaient chaque semaine (souvent pas tout de suite très claires, car c’était différent dans chaque Bundesland !) et que les nouvelles des hôpitaux devenaient très inquiétantes, je me suis vite sentie résignée de faire des gros plans sur la comète et ai pris mon mal en patience.

Pendant ces 7-8 mois de confinement léger, j’ai redécouvert les coins de Berlin avec une différente saveur et ce n’est pas si mal que cela. Aussi j’ai trouvé que les Berlinois ont fait de leur mieux pour respecter les règles sanitaires et sont surtout très solidaires avec les commerces de proximités. En revanche, il y a eu des établissements (très appréciés !) qui ont montré une certaine résistance aux règles sanitaires, et ça les habitants ont beaucoup de mal à digérer et ont vite appelé aux boycotts dès leurs ouvertures.

La situation actuelle en Allemagne est en très bonne voie, les hôpitaux ne sont plus bondés, la moitié de la population est vaccinée mais on doit garder les habitudes sanitaires telles que le port du FFP2 dans les transports, magasins et lieux intérieurs publics, un test négatif pour les musées ou des rassemblements et le maintien des distanciations sociales. On retrouve tout doucement le Berlin bruyant et fêtard mais avec plus de timidité !

For my part, I think I have rather lived well this situation. We had a lot of luck, we did not have a strict lockdown in Berlin and we could go out as we wanted without any certificate. I feel very lucky in my professional situation, working from home was already grounding in the company before the sanitary crisis. So when it has started to be compulsory, it did not really matter to me, Being an introverted person, it was just an adjustment for me. However, it was really weird to see Berlin, the city of parties, without its usual atmosphère as the clubs were closed.

Socially talking, I was able to meet 2 or 3 friends often, because for some of them it was a bit hard to fit with this new lifestyle. We had to comfort them and get entertained (by biking, cooking, puzzling, etc.). This makes me appreciate each moment I have spent with them, being more creative in some activities. The negative side was that I could not see my family since summer 2020 and I could not be with them during hard times. Besides, the measures was getting hard every week (and often it was not very clear because it was different in every Bundesland!) And news from the hospitals were very worrying. I feel resigned that I cannot plan anything for now and I have to be patient.

During this 7-8 months of light lockdown, I have rediscovered Berlin with another flavor and I kind of like it. I also find that Berliners have done their best to respect the sanitary measures and they have been very supportive with proximity shops. On the contrary, there are been (very appreciated) companies who were not very aware to apply the sanitary measures, and the citizens did not like their behavior and have called for a boycott. 

Currently in Germany, the situation is on track. Hospitals are not crowded anymore, half of the population is now vaccinated but we still have to keep some habits like wearing the FFP2 mask in the public transports, stores, publics indoors or showing a negative test for visiting a museum or gathering and keep the social distancing. We are finding back our noisier and partier Berlin again but with more self-consciousness. 

Thiso, Berlin, Allemagne 🇩🇪

La pandémie a complètement boulversé mon pays. Nous avons perdu des êtres chers et oui le manque de vrais établissements de santé en Inde a joué en grande partie. Maintenant, ils disent que la situation est sous contrôle mais j’ai toujours peur pour moi et pour ma famille comme nous savons que la troisième vague n’est pas encore arrivée chez nous. 

La vaccination avance doucement. Pour ma part, je suis vacciné mais vu l’énorme population que nous avons en Inde, ça va être un vrai challenge pour le gouvernement de pouvoir vacciner tout le monde. 

This pandemic have shook everyone in my country to the core. We have lost our near and dear ones and yes the lack of proper healthcare facilities in India plays a major part in it.  Now they say the situation is getting under control but yes I still fear for myself and my family as we never know when the third wave knocks at our door. The vaccination process is going smooth. I myself got fully vaccinated but still due to a huge population of India it’s going to be a tedious process for the government.

Abhay, New-Delhi, Inde 🇮🇳  

Le virus est arrivé quelques semaines après la France, probablement du fait de notre isolation géographique. On a très vite été confinés pour éviter que la situation ne dégénère comme c’était le cas en Italie et en Espagne. Quand je parle de confinement, je parle presque d’emprisonnement. Notre Niveau 5 nous obligeait à rester chez nous sans même pouvoir sortir faire du sport. La vente d’alcool et de cigarette était interdite. Ça a duré presque 6 mois.

Entre temps, les sud-africains se sont organisés comme ils ont l’habitude de le faire dans un pays où l’Etat manque a beaucoup de ses devoirs. Ils ont appris à produire de la bière d’ananas dans leur salon, à trouver des cigarettes de contrebande ou encore vandaliser les magasins d’alcool. Système D oblige! Tout ça pendant que les européen profitaient d’un été plus ou moins déconfiné (car oui, nos saisons sont inversées).

Puis, quand l’Europe a petit à petit reconfiné avec l’apparition du variant anglais, nous, on a commencé à profiter. Nos frontières étaient fermées depuis déjà plusieurs mois donc on était pas trop mal dans notre petit bout de terre loin de tout. Les gens se sont rués en voyage, au resto et dans les bars. Il faut dire qu’avec la taille du pays et la diversité de ses paysages, on peut facilement être dépaysé sans avoir à passer de frontière.

Quand la situation semblait aller mieux pour considérer des voyages à l’étranger, le variant sud-africain est arrivé comme un Joker dans un jeu de carte et nous a propulsé sur « liste rouge » dans beaucoup de pays (remarque : c’est toujours le cas à l’heure où j’écris ces lignes).

Et aujourd’hui ? Qu’en est-il ? Et bien à l’heure où la plupart de des pays de l’hémisphère Nord vaccine à tout va et ouvre progressivement ses frontières, nous, on reconfine. L’hiver commence, le variant Delta est arrivé, les chiffres s’emballent. L’alcool a de nouveau été interdit, les restaurants se contentent de vente à emporter. La campagne de vaccination avance timidement. Les prochaines semaines s’annoncent plutôt casanières et sombres pour la classe moyenne et les plus pauvres déjà bien affectés par les précédents confinements. Mais comme tous mes amis sud-africains disent toujours et en toute circonstance : « It is what it is ». 

The Covid-19 virus has arrived into South Africa, few weeks after France, probably due to our geographical isolation. We were lockdown very quickly in order to avoid the propagation of the virus as was the case in Italy or Spain. When I say lockdown, here it was almost jail. Our step 5 forces us to stay at home without being able to go out to do some sports. Alcohol and cigarettes sales were forbidden. This lasted almost 6 months. 

In the meantime, South Africans organise themselves as they are used to do in a country where you cannot rely on the State. They have learned to produce pineapple beer in their living room, find smuggling cigarettes or vandalize alcohol shops. That was how we managed with it here. That happened while European citizens were enjoying their summer without lockdown (yes our season are reverses). 

Then, when Europe has started to slowly lockdown again with the British variant, here, we started to enjoy. Our borders have been closed for several months already so we were doing well in our small land far from everything. People started to rush into travels, restaurants and bars. We must say that with the size of the country and the diversity of the landscape in South Africa, we can easily felt out of place with crossing the borders. 

When the situation was going better to plan some trips in other countries, the South African variant came out from nowhere and put us as a « red country » for a lot of countries (and it is still the same now as I am writing this). 

And what about now? At a time when the majority of Northern countries are vaccinated its population and reopened their borders, we are lockdowned again. Winter is started, the Delta variant has come and datas are going up. Alcohol is forbidden again and restaurants can only do take away. Vaccination campaign is going on slowly. The next few weeks are going to be stay-at-home and sad for a lot of people of the middle and lower classes who have been already affected by the former lockdowns. But as my South African friends always say : « It is what it is ». 

Fany, Cape Town, Afrique du Sud 🇿🇦 

Long Street pendant le confinement à Cape Town ©Hittheroadjeanne

On a eu très peu de vrais confinements en Indonésie, ça a duré un mois et demi au début de la pandémie. Ensuite, ils ont laissé les gens aller travailler et sortir mais ils ont coupé l’arrivé d’eau à la source. C’est-à-dire que ça fait depuis mars 2020 que les visa touristiques en Indonésie sont arrêtés ou suspendus donc nous on peut aller travailler, vivre, aller dans des bars, aller danser, manger mais comme on n’a pas de touristes qui peuvent arriver légalement, les gens ferment leurs magasins, bars, hôtels au fur et à mesure car financièrement ce n’est plus possible. À Bali ou à Gili, on vit du tourisme à presque 90%. Donc sans tourisme la vie s’arrête. Pour donner une idée, où je vis, quand je sors le soirs, on a actuellement 2 restaurants ouverts alors qu’on en avait une centaine. Donc en fait on est dans des endroits paradisiaques, on a le droit de tout faire mais on ne fait pas grand-chose parce que notre essence est coupée à la source. 

Contrairement à la France, il n’y a pas de chômage, il n’y a pas d’aides. Les gens qui ne travaillent pas pendant la pandémie ne perçoivent pas d’argent. Quand on a des économies on survit, ce qui est mon cas. Mais même en tant qu’expatriés, au bout d’un an et demi, ça commence à être compliqué. Pour les locaux c’est pire car les revenus sont moindres, l’école n’est pas gratuite, les soins sont gratuits lorsque tu as un travail mais comme ils n’ont plus d’emplois, les soins sont payants. En Europe, même quand on a des aides du gouvernement, à cause du niveau de vie, on ne survit pas. Ici, il n’y a pas d’aides, donc en gros si on n’a pas d’argent de coté, on est laissé pour compte. En Indonésie, quand c’est le désespoir et la misère c’est la vraie misère. Il n’y a pas un gouvernement qui donne des aides, même si elles ne sont pas suffisantes. Après ce qui est très différent de l’Europe, c’est qu’on n’a pas la peur de l’autre, on n’a pas la peur du virus. C’est vraiment très différent de ce que moi je perçois des médias européens. On est là les uns pour les autres, on n’est pas repliés sur nous-mêmes, il y a une grande solidarité, on garde une joie de vivre.

Ce qui sauve un peu l’Indonésie c’est qu’il y a toujours cet optimisme et cette solidarité. Les gens ne meurent pas dans la rue car il y a toujours un voisin qui donne un bol de riz. Mais aujourd’hui on en est presque là, il y a des gens aujourd’hui qui n’ont plus les moyens de s’acheter à manger. Après un an et demi et 90% des gens qui vivent du tourisme, imagine la détresse de la situation. Et pourtant, les locaux ne font jamais ressentir cette détresse, au point du désespoir ou de l’agressivité. Pour ça je suis très contente d’avoir vécu cette crise ici, et pas en Europe, car on a des valeurs d’humanité et de solidarité qu’on a complètement perdues en Europe et c’est une des raisons majeures pour lesquelles j’ai emménagé ici. C’est vivant, c’est pas triste humainement parlant, mais c’est triste économiquement parlant. Je crois que s’il y a un grand message à retenir de tout ça c’est celui-ci : la solidarité des gens qui vivent ici, locaux et expatriés, face à une détresse économique globale. Et c’est cette solidarité qui est très belle et complètement inestimable de mon point de vue à moi. 

In Indonesia, we did not have strict lockdowns. The first one has lasted one month and a half. Then, they let people leave their lives, going to work but the problem is that since March 2020, touristic visas are stopped so here we can live, work, eat at a restaurant, dance, but without tourists, people are closing their shops, bars, hotels because they cannot afford it anymore. In Bali or Gili, 90% of our economy comes from tourism. So without it, we cannot live anymore. For example, where I live, when I go out at night, we have actually 2 opened restaurants where before we used to have an hundred. So we live in paradisiac places, we can do whatever we want but we do not have money anymore.

In France, you have social unemployment help from government, here in Indonesia there is no such thing like that. People who do not work during the pandemic, do not earn money. When you have savings, just like me, you survive. But after one year and an half, it starts to be complicated even with savings. For local people, it is worst because their wages are lower, school is not free, and you can access to free care when you have a job, but now that a lot of people do not have a job anymore, they have to pay to get cured. In Europe, even if you have government helps, you do not survive because of the cost of live there. Here we do not have government helps at all, so if you do not have savings, you have nothing. In Indonesia, when there is hopelessness and misery, it is real misery. There is no government who give you money, even if it is not enough. Also something very different from Europe is that we are not afraid to see people or of the virus. It is really different of what I see from the European news. We are here for each others, we are not on our own, we are supportive and we keep our joy of live.

What keeps Indonesia alive is that there is still optimism and support. People do not died in the streets because there is always a neighbor to give a rice bowl. Nowadays, we are almost here, people cannot buy food anymore. After one year and a half and 90% of people living from tourism, imagine the situation. However, local people will never show their distress, hopelessness or agression. That is why I am very happy that I have been here during this crisis and not in Europe, because here we have humanity and solidarity values that you have lost in Europe. And this is why I choose to live here, in Indonesia. It is alive, and not sad humanly talking, but it is sad economically talking. I think there is one big thing to remember : the support between people who live here, whoever it is locals or expatriates, who are facing a global economical distress together. And it is this solidarity who is beautiful and invaluable from my point of view.

Lily, Gili Trawangan, Indonésie 🇮🇩 

Je vis à Monterrey, dans le nord-est du Mexique. Le premier cas de Covid est apparu en février 2020 et nous avons pris la décision de nous mettre en quarantaine 2 semaines avant que le gouvernement en donne l’ordre officiel parce qu’au début notre Président ne prenait pas le virus très au sérieux. Depuis, nous avons eu 2,5 millions de cas et 233 000 morts mais nous savons que ces chiffres sont incorrects parce qu’ils ne représentent que les nombres de morts comptabilisés dans les hôpitaux publics et les morgues. Les chiffres des hôpitaux privés n’ont pas été comptabilisés. 

La vaccination a commencé en décembre 2020 seulement pour le personnel de santé du secteur public et pas du privé, ensuite pour la population de plus de 60 ans et les autres suivraient. Aujourd’hui 14% de la population (126 millions) est vacciné. À cause de la lenteur de la vaccination dans notre pays, j’ai beaucoup d’amis dans la trentaine ou quarantaine qui sont allé au Texas aux États-Unis, pour se faire vacciner. Le gouvernement de Mexico vient juste de demander à sa population âgée de moins de 30 ans de s’enregistrer sur le site officiel mais ils n’ont pas donné de date pour la vaccination. J’attends toujours de voir comment ça va se passer mais si je vois que ça n’avance pas dans les 2 prochains mois, j’irai probablement m’envoler pour les États-Unis moi aussi. 

I live in Monterrey, Mexico in the northeast side of the country. The first case appear in February 2020 and we took the decision to quarantine around 2 weeks before the government gave the official order because our president wasn’t taking the virus seriously. Since then we’ve had 2.5M cases and 233k deaths but we know these numbers aren’t correct because they’re representing numbers only from public hospitals and morgues, numbers in the private sector are not considered.

Vaccination started in December 2020 only for personal of the public health sector not the private, then population in their 60’s and older followed. Today the 14% of the people (126M) is fully vaccinated.  Due to the slow vaccination process in our country a lot of friends in their 30’s – 40’s have been flying to Texas, USA to get vaccinated. Mexico’s government just asked population in their 30’s to register in the official website but there is no official date. I’m still waiting but if I don’t see a progress in the following 2 moths I’ll fly to USA too.

Carolina, Mexico, Mexique 🇲🇽 

Au Royaume-Uni on a l’impression d’avoir tout vécu avec du recul et du retard. Les restrictions ont mis du temps à se mettre en place mais une fois en pleine pandémie nous avons eu un confinement très strict. Londres s’est vidé. Plus aucun touriste n’a pu entrer dans le pays. La capitale a pris des airs de fantôme. C’était vraiment bizarre de venir dans le centre et de voir tout fermé sans personne dans les rues. J’ai eu de la chance avec mon travail d’avoir pu me confiner en campagne. J’ai évité la population en maximum et je n’ai eu que des livraisons de nourriture. Ça a été un choc une fois de retour à Londres et la levée du confinement. On a eu beaucoup de fausses joies ici, ouvert, fermé, ouvert, fermé. Des fois juste pour quelques jours. Je n’ai pas été touché par le virus mais la situation était terrible. Nous avons eu beaucoup de décès ici en Angleterre. À l’heure actuelle, tout a réouvert sauf les clubs et les grandes salles de concerts.

On a l’impression que le virus n’existe plus. Je suis assez frustrée de voir ce que les médias disent sur le Royaume-Uni. Ils aggravent la situation mais elle est stable même si les cas ont repris. La population est vaccinée à plus de 70%. Très peu de décès. On essaye juste de reprendre un bout de vie normale.

Je me sens chanceuse d’être ressortissantes français car les britanniques sont vraiment bloqués ici à cause de toutes les quarantaines et tests que nous devons faire. Nous sommes « fichés » dans beaucoup de pays et peu nous accueillent.

Le gouvernement anglais se joue un peu de nous mais j’espère que ça changera dans un mois avec la mise en place des ouvertures de déplacements pour les vaccinés complets.

Je nous estime assez chanceux en Angleterre malgré tout d’avoir eu un plan d’ouverture de restrictions et l’accès au vaccin assez tôt.

In the UK, we had the feeling to live everything with hindsight and delay. Restrictions has taken a long time to get set up but once we where in the middle of the pandemic, we had a strict lockdown. London was empty. No more tourists could come in the country. The capital was so silent. It was really weird to come in the center and to see everything closed and nobody in the streets. Thanks to my job, I was able to be confined in the countryside. I try to do my best to limit my contact with people and I used delivery food. I was shocked at the end of the lockdown when I came back to London. And then, everything was like opened, closed, opened again, closed again, etc. Sometimes only for few days. I did not get the virus but the situation here was terrible. We had so many deaths in England. Currently, everything has reopened excepts clubs and big concert venues. We feel like the virus is not here anymore. I am very frustrated from what I heard from news about UK. They say the situation is getting worst but it is stable even if we had some news cases. Our population is 70% vaccinated. We have few deaths. We just try to get back to our normal life. 

I feel very lucky to be a French citizen because British citizens have to stay in their country and cannot travel for now because of all the quarantines and tests we have to do. We are a « red » country for a lot of countries so not a lot want to welcome us.

The British Government is playing with us but I hope that will change in a month with the free movements for vaccinated people. I feel very lucky that we had a very early access to the vaccine in UK overall.

Johanna, Londres,  Royaume-Uni 🇬🇧 

Je suis en télétravail depuis plus d’un an maintenant. Au Portugal, le gouvernement a pris des mesures assez vite et les Portugais, de manière général, étaient très obéissants par rapport aux règles. Ils portaient le masque et étaient très à l’écoute des règles et mesures sanitaires. Comme partout en Europe et en France, beaucoup d’entreprises ont fermés et d’anciennes boutiques ont mis la clé sous la porte. J’ai remarqué que pas mal d’étrangers fuient les restrictions dans leur pays, notamment des Français, pour venir se dorer la pilule au Portugal et ne respectent pas les mesures sanitaires. Du coup, nous sommes maintenant dans une situation où les cas Covid sont partout à la baisse en Europe, sauf au Portugal, car justement il y a beaucoup d’étrangers qui viennent. Le gouvernement a bloqué les déplacements entre les différentes régions du pays, notamment pendant les périodes de fêtes. La vaccination n’est pas obligatoire. Elle s’effectue actuellement de manière progressive en commençant par les personnes les plus âgées et les plus vulnérables.

I am working from home for more than one year now. In Portugal, government has taken measures quickly enough and Portugueses people are generally following the government rules. They wear the mask and are very responsive to the sanitary measures. Such as a lot of countries in Europe, and in France, a lot of businesses and shops should have closed its door. I have noticed that a lot of foreigners, especially French people, are coming to Portugal for tourism and does not respect the sanitary measures. So that, we are now in a situation where all Covid cases are going down in Europe, except in Portugal, because of all the tourists coming in. Government has stopped movements between regions in the country, especially during the holidays. Vaccination is not compulsory for now and is being implemented gradually starting with older and more vulnerable people.

Jean, Lisbonne, Portugal 🇵🇹 

On a recensé le premier cas le 12 mars 2020. Après, le Président a pris des mesures assez rapidement en fermant les frontières et en demandant un confinement. C’était assez rassurant pour nous. On a eu un seul confinement de quelques semaines avec des militaires dans la rue qui contrôlaient les déplacements. Nous n’avons eu qu’un seul confinement pour protéger l’économie du pays car pour beaucoup de personnes ce qu’ils gagnent dans la journée c’est ce qui les font manger le soir, c’était donc impossible d’envisager un confinement plus long. Par contre, j’ai remarqué une augmentation des prix sur le marché depuis la crise. Les écoles ont fermés dès les premiers cas et pendant longtemps car elles n’ont rouvertes qu’en janvier 2021. Elles sont donc restées fermées pendant presque un an et les enfants faisaient l’école à la maison. Certains étudiants ont pu passer leurs examens fin juin 2020 en présentiel. Au niveau loisirs, on en a souffert car de nombreux endroits, notamment les activités pour les enfants, ont fermés leurs portes pendant plusieurs mois.  Les lieux de culte ont été fermés pendant plusieurs mois avant d’accueillir du public de nouveau.

Après le confinement, les bars et restaurants ont rouverts et les piscines des hôtels aussi. Certaines plages publiques étaient fermées mais les plages privées étaient ouvertes. Seuls les cinémas et boites de nuit restent fermées.

Une bonne chose qui a très vite été mise en place ce sont des points d’eau pour se laver les mains devant les magasins, restaurants, pharmacies, etc et du gel hydroalcoolique a aussi été mis en place un peu partout.

Comme mon enfant avait quelques mois au début de la pandémie, le confinement ne m’a pas dérangé, je l’ai assez bien vécu car j’ai pu passer plus de temps avec lui. Le seul point qui m’a dérangé c’est le fait que je ne faisais que redécaler mon voyage en France pour voir ma famille. Devoir sortir était également un stress car on avait peur d’attraper le virus en sortant, surtout que hormis les administrations et centres commerciaux, ici les gens ne portent pas le masque. 

Comparé à l’Europe, au Ghana nous avons eu beaucoup moins de cas et de décès. Nous sommes également le premier pays d’Afrique à avoir eu accès aux vaccins (Astra Zeneca et Spoutnik V) dans le cadre de Covax. La vaccination a donc commencé il y a quelques mois avec les plus âgés et s’est rapidement étendue à tous. Globalement, mis à part pendant le premier confinement, nous n’avons pas trop ressenti la crise ici, on a pu plus ou moins continué notre vie normale.

We had our first Covid case on 12 March 2020. Then, the President quickly takes measures by closing borders and lockdown the country. It was reassuring for us. We only had one lockdown who lasted few weeks in order to protect the country economy because for a lot of people that they earn in a day, it is what they are going to eat in the evening. So it was impossible to have a longer lockdown for us.

However, I have noticed a rise of market prices since the beginning of the crisis. Schools have closed for a very long time from the first Covid cases to January 2021. They were closed during nearly a year and students had to learn at home. Some of them could have passed exams in-person in June 2020. We have suffered of leisure activities because most of the places, especially for children activities, where closed during months. Religious sites have also closed during months and have now reopened. After the lockdown, bars and restaurants have reopened and hotel swimming pools too. Some public beaches were closed but we could go to private beaches. Only cinemas and clubs are still closed now.

A good point that was set up very quickly was water points to wash our hands in front of shops, restaurants or pharmacies, and hydro alcoholic gel too.

As my child was a few month old at the beginning of the pandemic, the lockdown did not bother me and I was actually fine with it because I could spend more time with my son. The only thing is that I had to reschedule my trip to France for months to visit my family. Going out was also stressful because we were afraid to get the virus, especially because here people does not wear a mask, except in administration places or malls.

Comparing to Europe, in Ghana we had much less Covid cases and deaths. We were the first country to get the vaccines (AstraZeneca and Spoutnik V) as part of Covax. Vaccination started here few months ago with our older ones and it now available for everyone. Overall, except during the first lockdown, we did not suffer a lot from the crisis here and we keep going on with our normal life.

Nanou, Accra, Ghana 🇬🇭 

Le Covid à Taïwan a été merveilleusement géré pendant la première vague. Taïwan est proche de la Chine, mais le gouvernement et les taïwanais ont réussi à mettre en place des règles qui ont permis d’échapper à la pandémie. Quand le COVID a frappé, les frontières ont été fermées, les visas ont été automatiquement prolongées, les écoles fermées pendant 2 semaines. Il y a eu une certaine anxiété et tension au début, nous étions tous un peu paranos, nous avons pris le virus très au sérieux suite à SARS en 2003. Le port du masque est devenu obligatoire dans les transports en commun, au travail/dans les endroits avec beaucoup de personnes, la température prise dans la plupart des magasins et enseignes, du gel hydroalcoolique disponible partout dans la ville. 

Taïwan est habitué au port du masque, du coup, nous avons donc vécu nos vies presque comme si de rien était. En tout cas, le virus n’affectait en rien ma vie. J’allais au travail, je voyais mes ami(e)s, comme une vie normale. J’avais juste un masque en permanence sur le visage. J’ai vraiment ressenti une solidarité, un esprit de protection et de prendre soin des uns et des autres. Le groupe est plus important que l’individu à Taïwan, et le gouvernement a vraiment tout mis en œuvre pour le bien être des habitants.

Les quarantaines sont hyper contrôlées. Au début elles étaient même partiellement indemnisées par le gouvernement sous certaines conditions. Les gens en quarantaine était traqués pour vérifier qu’ils ne sortaient pas, avec le GPS sur leur téléphone. Efficacité garantie ! La police leur délivrait leur nourriture, très gentiment, très à l’écoute. On s’est senti dans notre bulle, un peu déconnecté du chaos qu’il se passait dans les autres pays, car nous vivions une toute autre réalité. La vie suivait son cours.

Aujourd’hui, cela fait 1 mois que le COVID est de nouveau à Taïwan car le gouvernement a décidé d’écourter le temps de quarantaine des pilotes d’avion. C’est ainsi que le virus est arrivé. Un sentiment de tension et d’angoisse, de paranoïa est un peu revenu. Les chiffres montaient et cela semblait incontrôlable, pour la première fois en 1 an et demi de pandémie. Rapidement, le gouvernement a mis en place un niveau 2, puis niveau 3 qui rassemble des règles et protocoles à suivre. Aujourd’hui, le port du masque est obligatoire partout, sauf à la maison. Pas plus de 5 à la maison. Les jours de courses dépendent de notre numéro d’identité, on alterne pour ne pas qu’il y ait trop de monde au même endroit. On ne peut pas avoir de grands rassemblements, beaucoup de gens travaillent en télétravail. Je ne travaille plus et certaines entreprises, surtout les écoles de langues, sont en grande difficulté. Très peu de gens prennent les transports en commun et les rues sont plus vides.

Même si il n’y a pas eu de confinement, beaucoup font le choix de rester à la maison, et les gens respectent les règles pour le bien de tous. Je vis bien cette pandémie ici car en 1 mois, les chiffres ont déjà bien baissé grâce à la solidarité et les efforts collectifs. Cela ne me dérange pas de passer plus de temps à la maison, et quand même bien, il y a toujours le droit d’aller dehors, se balader etc. Je vis en collocation, donc nous devons être transparentes sur nos déplacements afin de ne pas inquiéter les unes et les autres, et ne pas prendre de risques. Mais comme je ne suis pas seule chez moi, je pense que ça aide ! Le niveau 3 m’a aussi permis de cuisiner plus, et de dépenser moins d’argent, chose que j’apprécie haha. Pour le moment, je le vis donc très bien. Je vais cependant peut être perdre mon job, c’est une moins bonne nouvelle. Taïwan continue de prolonger automatiquement les visas des étrangers pendant cette crise, ce que je trouve tellement solidaire de leur part.

Qui vivra verra ! Je me sens la plus chanceuse de vivre ce moment historique ici, à Taïwan. Je me sens en sécurité, je sens qu’on souhaite vraiment nous aider, je sens qu’on est tous ensemble pour faire en sorte que la situation s’arrange. Et elle est en train de s’arranger ! En quelques semaines, sans besoin de confinement, avec un cadre et des règles bien respectées. Les gens ont tout juste commencé à se faire vacciner. Je suis très reconnaissante pour Taïwan et sa manière exemplaire de dealer avec la situation. Merci Taïwan !

Covid in Taiwan was very well managed during the first wave. Even if Taiwan is closed to China, the government and the citizens has succeeded to set up rules to stop the pandemic. When Covid hits, the borders was closed, visas automatically extended, schools closed for 2 weeks. At the beginning we could feel the anxiety and tension, we were a little bit paranoids, and we took this virus very seriously since the SARS in 2003. Wearing a mask was compulsory in public transports, at work or grounded places. We took the temperature before going into shops and hydro alcoholic gel was everywhere.

Taiwan is used to wear a mask, so our lives were almost normal. Indeed, this virus did not change anything to my life and I was working and seeing my friends as usual. I really felt a good support, protection and take care of each others. Group is more important than individual in Taiwan, and the Government has done its best for the well-being of its inhabitants. The quarantines were very controlled. At the beginning, they were partially compensated by the government under some conditions. People in quarantine were tracked to check if they did not go out with their phone GPS. Efficiency guaranteed! Police delivered food nicely and was very listening. It was like we were living in our bubble, disconnected to the chaos that other countries were living, because our reality was very different. Life was going on.

Now it is been a month, Covid is back in Taiwan because the government has decided to shorten the quarantine for airplane pilots. That is how the virus has entered. Anxiety, tension and paranoia are coming back. Data were going up and seems uncontrollable for the first time in one year and a half of pandemic. Quickly, the government has set up the step 2 and then step 3 with all the measures to follow. Now, wearing a mask is compulsory everywhere except at home. No more than 5 people in a house. Grocery days depend of our identity number, so that we rotate to not have crowded shops. We cannot gather, many people are working from home. I do not work anymore and some businesses, mostly languages schools, are in big trouble. A few people now use public transports and streets are empty.

Even if we do not have a lockdown, a lot of people choose to stay at home and people respect the rules for the well-being of everyone. For my part, I am fine with this pandemic here because in one month, we can see datas are going down thanks to our support and collective efforts. I do not mind to spend more time at home, and I also can go out and walk if I want. I live in collocation, so we have to be honest about our movings to not worry each others and do not take risks. But being with mates, I think it helps! Step 3 also makes me cook more at home and spend less money, and that I appreciate haha. For now, I am doing great with this situation. However, I may lost my job that is not a good news. Taiwan keeps extending foreigners visas during this crisis, that is very supportive.

« Qui vivra verra » (time will tell) ! I feel the most luckiest to live this historical moment in Taiwan. I feel safe here and I feel that they really want to help us and that we are supportive all together to do our best so that the situation get better! In a few weeks, without lockdown needed, only with respected rules. Vaccination is starting. I am very grateful for Taiwan and its good way to deal with the situation. Thank you Taiwan!

Marie, Tapei, Taiwan 🇹🇼 

Où je vis, le Covid semble inexistant à présent. Les magasins déclarent désinfecter très souvent, mais pour la plupart des endroits je ne vois pas plus de nettoyage que d’habitude. Le Gouvernement nous a fournit des chèques d’aides afin de continuer à faire fonctionner l’économie. Mais pour être honnête, j’ai utilisé le mien pour payer mes dettes et commander un nouveau sol pour ma maison. Socialement, ma vie s’est limité à ma famille. Même si maintenant que les choses semblent revenir à la normale, je m’autorise à voir plus de monde. Peu de monde porte des masques à présent car ils ne sont plus obligatoires. Seuls les personnes vaccinés sont autorisés à ne plus en porter mais je suis sûr qu’il y a plein de non-vaccinés qui n’en porte pas également. Le Covid a emporté beaucoup de vies, et a fermé beaucoup d’entreprises, parfois pour de bon. La situation a été très stressante pour les gens et pour notre économie. J’aurais vraiment aimé que les gens prennent plus ce virus au sérieux et je suis inquiet quant aux variants qui pourraient potentiellement rendrent nos vaccins inefficace et donc nous mettre encore une fois dans une situation très dangereuse. 

Chaque état est différent et a adopté des mesures différentes et trop de gens ne les ont pas prises au sérieux. En plus de ça, nous avons eu beaucoup de protestations, de manifestations et même un coup d’état à la Maison Blanche. La situation ici varie tous les jours mais je pense que c’est le cas à peu près partout. Malgré toutes ces événements tragiques, je reste positif, mais la vie des gens autour de moi, de même que la mienne, ne sera plus la même après cette pandémie.

Covid-19 where I live almost seems nonexistent now. Stores have claimed to clean periodically but at most places I did not see much extra cleaning. Our government has provided us with stimulus checks in order to help us help the economy continue to move. If I am to be honest I used mine to pay debts and order a new floor for my house. Socially my life seemed pretty cut off besides my family. Now it feels like things are back to normal, I see many more people. Not a lot of people wear masks because it is no longer mandatory. They ask you to wear one unless you have your vaccinations but I am sure a lot of people don’t have them and still don’t wear a mask. Covid has taken a lot of lives, many things shut down, some even for good. This entire situation has been a stressful one for all people and the economy alike. I really wish people would have taken this more seriously and I am worried that variants will potentially make the vaccine useless and put us back in a very dangerous position.

Every state is different with different rules and regulations and not enough people have taken this seriously. On top of all that we have had a lot of protesting, demonstrating, and even an attempted coup on our government. The situation here varies daily it seems as I am sure it does everywhere else. Through all of these series of events I am positive, the lives of those around me as well as mine will never be the same as prepandemic.

Caleb,   Akron, Ohio, USA 🇺🇸

Nous avons eu le plus long confinement d’Europe, les restrictions s’estompent petit à petit mais les bars et restaurants en intérieurs sont toujours fermés. Les hôtels ne rouvrent pas avant la mi-juillet. Ça a été très difficile de faire face à cette crise. Beaucoup de personnes ont perdu leur emploi. Le gouvernement a soutenu toutes les personnes sans emploi vivant en Irlande durant cette pandémie avec une indemnité de 350€ par semaine, ce qui a beaucoup aidé. Par contre, maintenant, la plupart de ces personnes refusent de retourner travailler. Personnellement, je n’ai pas perdu mon emploi. Je travaille pour une série télé, c’est un job stable, bien payé et plutôt fiable. Ma vie sociale en revanche a pris un sacré coup. J’avais l’habitude d’assister à des rencontres et des évènements. Dans tous les cas, cette pandémie a affecté la vie de tout le monde en Irlande. On a eu quasiment un an de confinement strict. J’ai entendu des histoires de personnes qui ont été admises à l’hôpital psychiatrique pour des dépressions sévères.

Aujourd’hui je suis vaccinée, et le gouvernement prévois de vacciner 98% de la population adulte d’ici la fin de l’année. Donc j’espère que d’ici Noël, on retrouvera des jours meilleurs. 

We have the longest lockdown in Europe, restrictions are being gradually lifted, however indoor dining in pubs and restaurants are still not allowed. Hotels will not reopen before mid July. It has been really difficult to cope. A lot people has lot employment. The government granted to everyone living the country during the pandemic an allowance of 350 euros per week, that helped a lot. However, now, most of those receiving this welfare payment is refusing to return to work. I did not lose my job, working for a TV show is a steady job, well paid and quite reliable. My social life though, has been highly affected. I use to attend meet ups and other events. We short, this pandemic took a huge toll in the lives of everyone living in Ireland. Nearly a year of strict lockdown. Well, I have heard stories of people being admitted in the psychiatric state hospital for severe depression. 

I have been vaccinated already, and the Government plan to have 98% of the adult population vaccinated by the end of the year. So, hopefully, by Christmas, life will resume to it is former splendid days 

Fabius, Dublin, Irlande 🇮🇪 

J’espère que vous avez aimé ce type d’article complètement différent de ce que j’ai l’habitude de proposer. Ça m’a demandé un gros travail de collecter tous ces témoignages et de les traduire. En tout cas, je souhaitais vraiment le faire. Je trouve ça très enrichissant de voir la diversité des profils, et les différents moyens de gérer cette crise à travers le monde. J’espère que ça t’aura plu. Et dis-moi dans les commentaires, quel(s) témoignage(s) t’a le plus marqué et pourquoi. 

Merci à tous pour votre participation

Thank you everyone for your participation

xoxo Cindy

On se retrouve sur Pinterest ?

Yassine

6 Comments

  1. Bonjour Cindy. C’est en effet très intéressant de connaître la situation ailleurs par les gens qui sont sur place. Bravo pour tout ce travail. Tous les témoignages proposent un filtre différent. Le témoignage sur la situation en Indonésie est très émouvant, car la situation matérielle des populations est très difficile. Moins on a d’argent, moins on est aidé. On ne se rend pas bien compte en France où on considère comme un dû les aides de l’état. Mais la solidarité humaine dont font preuve les indonésiens entre eux est réconfortante. Il est bon de savoir que ça existe. Belle journée à toi. 😘

    1. Bonjour Elisabeth et merci pour ton retour chaleureux. En effet, certains témoignages, dont celui de l’Indonésie, sont très poignants et nous font prendre conscience que nous avons de la chance d’être en France malgré tout dans une crise telle que celle du Covid-19. Quant à la solidarité humaine, j’ai l’impression que moins le gouvernement aide son peuple, plus la solidarité entre ses habitants est forte. Belle journée à toi également. 🙂

  2. Le virus a beau être le même, l’expérience de chacun est vraiment différente en fonction de l’endroit où l’on a vécu la pandémie. C’est intéressant de voir comment chaque pays (gouvernement et population) à réagi. Je remarque que moins un gouvernement agit pour protéger la population de la crise sanitaire et économique, plus les gens s’entraident. Système D.

    1. Merci encore pour ton témoignage et c’est vrai effectivement que moins un gouvernement aide sa population, plus l’entraide entre les habitants est forte.

    1. Bonjour et merci pour ton retour. Effectivement ça a demandé pas mal de travail que de réaliser cet article donc je suis heureuse d’avoir des retours positifs. Belle journée 🙂

Laisser un commentaire

Tu pourrais aussi aimer lire